Les feux de forêt se déplacent en fonction des vents et peuvent prendre des proportions considérables, endommager et détruire des communautés. Les personnes qui se trouvent sur leur chemin doivent évacuer, s'installer dans un abri temporaire et attendre des nouvelles. Après une évacuation, il y a souvent de longues rénovations à faire, des demandes d'indemnisation frustrantes, et la perspective de reconstruire une vie qui a été perturbée, peut être décourageante.

Les feux de forêt peuvent être dévastateurs à cause de la perte d'une maison et de biens précieux ; au minimum, ils perturbent les routines et mettent en suspens des plans. Lors d'un feu de forêt, de nombreuses personnes en Alberta qui ne se trouvent pas directement sur le chemin des flammes peuvent être vigilantes et prêtes à apporter leur soutien, quitte à se mettre en danger pour aider les autres. Les gens qui vivent loin des feux peuvent être affectés par la fumée et par leur inquiétude pour leurs proches qui se trouvent sur son chemin. 

S'il c’était une catastrophe qui n'arrive qu'une fois dans une vie, il serait plus facile de se remettre sur les rails. Malheureusement, pour certaines personnes, les effets de chaque catastrophe se cumulent et peuvent se transformer en un cycle de vigilance, de mauvais souvenirs et de lassitude. Cela signifie que même les personnes éloignées des feux peuvent être perturbées par les souvenirs et la détresse liés aux événements précédents qu'elles ont subis.

COMMENT LES CATASTROPHES NATURELLES NOUS AFFECTENT-ELLES ?

Il est normal de ressentir des émotions fortes lorsqu'une catastrophe survient. Quel que soit notre âge, nous ressentons toutes et tous de la peur, de la perte, de la colère et de l'anxiété. Parfois, nous mettons notre énergie à gérer la crise immédiate, puis nous nous retrouvons fatigués, de mauvaise humeur et irritables après que les choses se sont calmées. 

QU'EN EST-IL DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS ?

Les réactions des jeunes aux feux de forêt varient en fonction de leur âge, du danger auquel ils ont été exposés et de leurs expériences passées en lien avec les catastrophes. Pour le meilleur ou pour le pire, ils s'inspirent souvent des réactions des adultes importants dans leur vie. Ils sont donc sensibles aux réactions de leurs parents et en sont affectés. Après une catastrophe telle qu'un feu de forêt, les enfants peuvent recommencer à se comporter comme lorsqu'ils étaient plus jeunes. Ils peuvent être plus réactifs, plus dépendants et moins coopératifs, et avoir besoin d'aide pour des activités qu'ils effectuent habituellement seuls. Ils peuvent avoir plus de difficultés à se concentrer et leur sommeil peut être perturbé.

COMMENT LES PARENTS PEUVENT-ILS AIDER ?

La première étape est de prendre soin de soi en maintenant l'essentiel : manger et dormir. Essayez de prendre des pauses, ne serait-ce que pour respirer profondément ou pour envoyer un message à un ami. La deuxième chose à faire est d’être gentil avec vous-même, de reconnaître que vous avez le droit de faire des erreurs, d'être de mauvaise humeur et d'avoir du mal à planifier. Si vous veillez à prendre soin de vous, vous serez en bonne position pour aider vos enfants à s'en sortir :

• Essayer de trouver un équilibre dans la recherche d’informations sur la catastrophe afin d'obtenir celles dont vous avez besoin, mais sans prendre trop de temps à absorber et à partager des histoires bouleversantes.
• Donner le bon exemple en parlant de ses émotions. Il n'y a rien de mal à dire brièvement à vos enfants que vous êtes fatigué ou inquiet. Cependant, il n'est pas aidant de compter sur vos enfants comme principal soutien.
• Prendre en compte les émotions des enfants. Demandez à votre enfant comment il va. Répondez honnêtement à ses questions.  (Nous avons appris pendant la pandémie de la COVID que nous ne pouvons pas leur dire quand ce sera fini ou que cela ne se reproduira plus, mais nous pouvons leur dire que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger). Ces conversations doivent être brèves. Vous n'avez pas besoin de faire disparaître leurs émotions, mais vous pouvez montrer que vous comprenez.  Tu as l'air triste de manquer la fête de Léa ; je vois que tu es frustré que le soccer soit annulé ; tu sembles vraiment inquiet de savoir quand nous rentrerons à la maison.
• Maintenir les règles et les attentes de la famille. Bien qu'il soit tentant d'avoir moins d’attentes envers les enfants pendant une crise, les jeunes se sentent plus en sécurité lorsque vous attendez d'eux qu'ils aident, qu'ils expriment leurs émotions avec gentillesse, qu'ils partagent avec les autres et qu'ils régulent leurs frustrations de manière constructive. Lorsque vous remarquez que vos enfants agissent de la sorte, pensez à leur faire savoir que vous l'appréciez. En remarquant et en célébrant ces moments de « rebondissement » quand votre enfant se sort d'une situation difficile, vous l'aidez à développer sa résilience émotionnelle : tu as eu le courage de me dire comment tu te sentais ; c'est super de te voir aider ta sœur ; j'aime que tu aies trouvé une autre activité...

COMBIEN DE TEMPS CELA DURE-T-IL ?

Pour la plupart des adultes et des enfants, la détresse extrême reliée à une crise immédiate tend à s'estomper une fois qu'ils sont en mesure de reprendre leurs activités normales. Elle ne disparaît pas complètement et peut être provoquée par des images et des récits d'événements similaires, des événements familiaux et des « anniversaires » de la crise. 

LE POUVOIR POSITIF DE LA ROUTINE

Les catastrophes naturelles perturbent nos habitudes quotidiennes. La routine donne aux enfants un sentiment de stabilité : ils savent à quoi s'attendre et ce que l'on attend d'eux. L'absence de routine dans la vie peut accroître l'anxiété et le stress de toute la famille. Même s'il est peut-être impossible de faire en sorte que les choses restent exactement les mêmes qu'avant la catastrophe, dès que vous parviendrez à instaurer un certain rythme, vous aiderez vos enfants à se détendre et à se sentir plus en sécurité et plus confiants dans l'avenir. Ils profiteront d'un temps régulier avec vous, à la garderie ou à l’école, d'une variété d'activités et des rituels calmes au moment du coucher.

SI VOUS AVEZ BESOIN D'UN SOUTIEN SUPPLÉMENTAIRE

Tout le monde a besoin d'aide à certains moments de la vie. Si les suggestions présentées ici semblent trop difficiles à mettre en place ou si la détresse des membres de la famille ne diminue pas après quelques semaines, il existe d'autres moyens de soutien.

Fear-Less Triple P est un programme (en anglais) qui adopte une approche familiale pour devenir émotionnellement résilient à réguler notre anxiété et celle de nos enfants. Une version en ligne est disponible à l'adresse suivante : www.triplep-parenting.ca

Votre réseau local de ressources familiales (FRN) peut proposer le programme en personne ou disposer d'autres soutiens susceptibles de vous aider.